19 nov. 2010

PRIX BAOBAB 2010


" L' important dans le cache-cache, ce n'est pas de rester caché tout le temps, ni d'inviter les autres à partager votre cachette, c'est de décider du moment où on permet aux autres de nous trouver."


Le salon de Montreuil a décerné hier soir le célèbre prix Baobab à La règle d'or du cache-cache, de Christophe Honoré et Gwen le Gac. L'histoire est celle de Katell, une petite fille qui ne respecte pas les règles des jeux les plus simples. Pour preuve, elle n'a pas compris que le but du cache-cache c'est d'être trouvée, et non de rester dissimulée des heures entières.

En plus de cela, Katell « voit » des choses. Des choses que les autres ignorent. Des choses qui lui procurent un plaisir immense et l'absorbent toute entière. Un album singulier qui fait appel à l'imaginaire et questionne intelligemment notre façon d'exister au monde.

La règle d'or du cache-cache, Christophe Honoré, Gwen Le Gac
Actes Sud Junior, octobre 2010, 18 euros

9 nov. 2010

HYACINTHE ET ROSE


" Hyacinthe était coco, Rose était catho. Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger. Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires.

Rose préférait les mots croisés, le tricot, l'eau de mélisse, les dominos et les cantiques. Hyacinthe aimait traîner... à table, au lit, au bistrot, avec les copains, sur un banc, dans un champ, sur les talus, à observer les nuages...

"Tu n'es qu'un Père Traînard" lui disait Rose, qui était toujours la première debout, la première couchée, la première assise à table, le repas à peine terminée déjà devant l'évier à nettoyer sa vaisselle. "Madame Gonzales" l'avait surnommée Hyacinthe. En souvenir de Speedy."







Vient de paraître aux éditions Thierry Magnier ce très bel album de François Morel et Martin Jarrie. L'histoire de Rose et Hyacinthe, les grands-parents du narrateur, que tout oppose sauf leur amour des fleurs. Une plume enlevée et drôle, dans un très grand format (38 x 30,5 cm) bien adapté.

Au fil des pages s'égrènent donc les souvenirs et les portraits de fleurs : iris, rose, œillet, jonquille, dahlia... Un véritable album de famille où le seul regret est de ne pas pouvoir les sentir embaumer.

Les 48 peintures de Martin Jarrie ont un souffle unique, une poésie botanique inimitable.
Dans la tradition de l'étude documentaire, elles parviennent cependant à s'en détacher par un travail subtil sur la lumière et les matières.
Elles sont d'ailleurs exposées à la galerie Jeanne Robillard jusqu'au 4 décembre.

Redouté a trouvé un héritier.


Hyacinthe et Rose
, Pierre Morel, Martin Jarrie
Thierry Magnier, Novembre 2010, 31 euros